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Les ventes numériques de septembre sont consolidées, les ventes en librairie d’octobre sont connues, il est temps de faire un petit bilan.
Bon, octobre c’est avant tout l’histoire d’un déménagement raté. J’avais proposé à la direction d’Albin Michel une délocalisation définitive d’Albin Michel Imaginaire à Saint-Valéry dans la Somme, mon planning de télétravail était prêt, mais bon, je ne comprends pas, ça m’a été refusé sans explication.
Pourtant c’était tout à fait acceptable, raisonnable et pour tout dire visionnaire.
Planning de travail proposé à la direction :
[Réveil. Petit déjeuner. Surf en baie de Somme jusqu’à 9h30.]
Télétravail : de 9h30 à 13h00
[Chasse sous-marine aux espèces protégées de 13h00 à 14h30]
Télétravail : de 14h30 à 18h00, 18h30 si nécessaire.
[Et à partir de 18h30, margaritas maison à l’ombre des palmiers. Ce qui permet au moment où le soleil se couche de regarder jaillir des méthaniers échoués d’immenses nuages de chauve-souris. C’est très joli.]
Enfin bon, encore un an ou deux à attendre, et plus personne ne pourra travailler à Paris de fin avril à fin octobre. Ce sera nettement plus respirable en bord de mer, dans la Somme, mais les prix auront drastiquement augmenté. C’est maintenant qu’il faut y songer, pas quand le Parisian Climaterminator Act aura été voté.
Si tout ça nous rapproche de la fin, ça nous éloigne quand même un peu de la librairie. Retournons donc en librairie.
Dans un moment de faiblesse passagère, certaines personnes dont je ne citerai pas le nom ont cru que septembre, la rentrée littéraire et Virginie Despentes allaient tout changer et que, d’un coup de baguette magique, l’année 2022 qui avait fort mal commencé (jusqu’au 31 août environ) allait se parer des vives couleurs d’une délicieuse poignée de bonbons chimiques. Dans les faits, ben, comment dire, septembre a été pas terrible, sauf pour Virginie Despentes (et Amélie Nothomb), et octobre a fait plouf pour tout le monde ou presque. Donc 2022 continue a ne pas être Feng Shui… du tout.
Par ici (donc chez Albin Michel Imaginaire, faut suivre), c’est automnal, même si le nombre de retours est nettement inférieur au nombre de réassorts ; pour le dire autrement, les volumes impliqués n’invitent pas à l’extase. Émilie Querbalec mène la danse et Les Chants de Nüying viennent de dépasser les ventes nettes des Temps Ultramodernes de Laurent Genefort ; ce qui place Émilie en tête des meilleures ventes de l’année 2022 (certes avant retours, mais la mise en place était raisonnable). Niveau réassorts, Emilie est suivie de très près par Elly Bangs (Unity), puis Marguerite Imbert (Les Flibustiers de la mer chimique). On ne se réjouit guère, mais ce n’est pas non plus la catastrophe, surtout que le roman fort acidulé de Marguerite est loin de passer inaperçu.
En numérique, c’est aussi Émilie Querbalec qui ouvre le bal, pour Les Chants de Nüying, suivie de très près par Le Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire d’Apophis qui se hisse à la deuxième place du podium avec seulement un unique jour de ventes, on peut donc parler de joli démarrage. Le Retour du Hiérophante de Robert Jackson Bennett occupe la troisième marche du podium. En numérique, le mois n’est pas bon avec un recul de CA de -46,81% par rapport à septembre 2021 (oui, j’aime bien être précis, surtout après m’être goinfré de mérou).
J’écris ces lignes dans le TGV très en retard qui m’emmène aux Utopiales. Et quand je ferme les yeux, j’entends la mer chimique qui murmure : « viens, viens ». Comment y résister ?
GD