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Les chiffres de septembre en librairie sont connus, les chiffres d’août en numérique sont consolidés, il est temps de faire le bilan tant redouté de la période de rentrée.

Résumé des épisodes précédents | [Musique de John Williams]

Janvier 2022 fut épouvantable avec un nombre de retours jamais vu jusqu’ici pour Albin Michel Imaginaire. La période février-juin fut exécrable avec des livres parus que personne ou presque ne semble avoir remarqués : Afterland de Lauren Beukes, Le Jardin quantique de Derek Künsken, L’Architecte de la vengeance de Tochi Onyebuchi (à part un petit article dans Libération, rien en presse, nada, que dalle), Le Courage de l’Arbre de Léafer Izen – tous disponibles en SP, à bon entendeur salut. Juillet-août fut calme en librairie (avec toujours beaucoup de retours) et, comme on pouvait le craindre, aucune foule en furie ne s’est jetée sur la mise en place du troisième tome des aventures d’Andrea Cort, La Guerre des Marionnettes. Pire, la parution du dernier tome du cycle n’a pas relancé les ventes des deux précédents, ce que j’espérais avec force ou naïveté (les deux marchent aussi).
Vers le 20 août, à mon retour de vacances, mon état d’esprit était allongé sur le canapé d’un psychiatre virtuel.
« Sur une échelle de 1 à 10 mesurez votre lassitude quand vous consultez vos chiffres de vente.
– 11. »
La lassitude commerciale c’est donc comme les amplis dans Spinal Tap (très bon film qu’on vous recommande) : dans certains cas elle peut aller à 11 quand théoriquement elle s’arrête à 10.

[Changement d’ambiance musicale, même si on reste dans le thème.]

Mais l’édition c’est comme la bourse, et à un moment on a atteint le plancher, on ne peut aller plus bas. Et donc, mercredi 31 août, la parution des Chants de Nüying d’Emilie Querbalec a inversé la tendance. De nouveau, il se passe des tas de trucs intéressants, excitants, enthousiasmants. Les critiques sont bonnes, les chroniques sont belles. On n’a plus peur d’affronter ses chiffres de ventes, on regarde les réassorts monter tout doucement sur le mois de septembre pour atteindre un nombre à quatre chiffres presque équivalent à celui de la mise en place, ce qui serait totalement exceptionnel même sans une guerre en Ukraine, l’inflation du prix des spaghettis et le spectre d’une facture énergétique plus salée que la Mer Morte.
Donc, la vie d’éditeur de SF c’est simple : un Querbalec et ça repart.
(Non, je ne suis pas en train de comparer une autrice talentueuse à une barre chocolatée hypercalorique.)

Pour ce qui est du numérique, août fut un mois calme, en net recul, de 30% environ par rapport à août 2021. Meilleures ventes : American Elsewhere de Robert Jackson Bennett (qui était en promotion), La Guerre des Marionnettes (effet nouveauté) et Émissaires des morts d’Adam-Troy Castro (aussi en promotion, comme quoi ces trucs commencent vraiment à fonctionner).

Qu’est-ce qui va se passer en octobre ?
Plein de choses (sans doute même un peu trop). Une belle sélection de titres en promotion numérique que vous retrouverez dans notre agenda. La promotion des Flibustiers de la mer chimique de Marguerite Imbert qui bénéficie déjà d’une réception critique exceptionnelle. La promotion d’Unity d’Elly Bangs, premier roman cyberpunk et humaniste plus que prometteur. Un peu le Neuromancien de notre époque. Des salons et des rencontres/dédicaces, comme s’il en pleuvait. Les Utopiales à Nantes où seront présentes Elly Bangs, Emilie Querbalec et Marguerite Imbert. Où sera aussi présent l’ultramoderne Laurent Genefort.

Un mois intense, et qui devrait logiquement nous laisser sur les rotules. Enfin, on va pas se plaindre, c’est mieux que les mois où il ne se passe rien.

Dernière publication en date : Le Guide des genres et sous-genres de l’imaginaire d’Apophis, édition revue et augmentée, 1,99€ en numérique seulement.
Prochaine publication : retour à la fantasy épique avec Morgane Pendragon de Jean-Laurent Del Socorro, le 18 janvier prochain.

Gilles Dumay, directeur d’Albin Michel Imaginaire

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