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Le 24 février 2010, au parc Seaworld d’Orlando (Floride), la dresseuse vedette Dawn Brancheau est mutilée (un bras arraché et avalé) et tuée par une orque mâle de plus de 5 tonnes : Tilikum, capturé au large de l’Islande en 1983. Dawn n’est pas la première victime de Tilikum : en 1991, l’étudiante en biologie Keltie Byrne, happée par l’orque, qui a refusé de la relâcher, s’est noyée ; en 1999, un marginal, Daniel P. Dukes est retrouvé mort, nu, dans la piscine de Tilikum. Il a été blessé à de nombreuses reprises, notamment à l’entrejambe, ses vêtements ont été déchirés par l’animal et lorsque son corps est découvert vers 7h00 du matin, celui se trouve allongé en travers du large dos de l’orque. Trois morceaux de tissus humains sont retrouvés dans la piscine. Le corps est si abîmé que le premier témoin est dans l’incapacité d’en déterminer le sexe.
Blackfish raconte l’histoire de Tilikum, mais aussi tous les mensonges, les non-dits qui entourent la captivité des orques. Les orques ne vivent pas 25 à 30 ans comme le soutiennent les cadres de Seaworld, leur espérance de vie en milieu sauvage est proche de celle de l’homme (100 ans tout de même, pour les femelles, sensiblement moins pour les mâle). Les orques n’ont pas, pour un tiers d’entre eux, la nageoire dorsale affaissée (comme Tilikum) ; dans la nature, ça n’arrive que dans un 1% des cas seulement. Les orques sont si organisés en matière de liens familiaux et sociaux qu’on les suppose plus intelligents et socialement plus stables que les êtres humains (les mauvaises langues diront que ce n’est pas bien difficile). Ce sont des parents exemplaires, ce qui n’est pas toujours le cas des humains.
Selon un des scientifiques interrogés dans le documentaire, il n’existe à ce jour aucune preuve qu’une orque ait jamais attaqué un homme dans son milieu naturel.
Blackfish de Gabriela Cowperthwaite est un chef d’œuvre, un documentaire bouleversant.
Voici ce qu’en dit Sam J. Miller, à qui nous avons demandé s’il avait vu le film :
« J’ai vu le documentaire Blackfish dans une salle de cinéma et j’ai pratiquement pleuré tout du long. Je savais déjà que les épaulards étaient des animaux d’une incroyable beauté, d’une immense intelligence, et que les garder en captivité était cruel, mais je n’avais aucune idée précise de l’ampleur de cette cruauté. Parce que les animaux m’ont toujours fasciné, je suis végétarien depuis vingt-deux ans maintenant ; la souffrance animale a toujours résonné chez l’artiste et l’activiste que je suis. Blackfish me hante et a influencé mon écriture assez fortement – j’ai écrit une nouvelle intitulée « Last Gods » (« Derniers dieux ») à propos d’un futur post-apocalyptique où les orques empêchent une petite communauté d’humains en difficulté de recouvrer de la technologie, et donc nous empêche de redevenir la menace globale que nous représentons (j’y fais allusion dans La Cité de l’orque à un moment où un personnage se souvient que dans certaines parties du monde les orques sont considérés comme des dieux)… Même après avoir fini d’écrire cette histoire, je savais que l’épaulard n’en avait pas fini avec moi. Il avait encore beaucoup à dire, et c’est pourquoi on le retrouve dans La Cité de l’orque. »
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(Photo de Tilikum. Etre à l’air libre ne signifie pas toujours être en liberté.)
Et voici sa bande annonce française :