Tous ceux qui ont déjà lu un éditorial de la revue Bifrost le savent : les temps sont durs en librairie pour les littératures de l’Imaginaire. Afin d’assurer un solide airbag en cas de remous, Albin Michel Imaginaire a lancé l’an dernier un ambitieux Projet Krypto, donc s’occupe entièrement David Queffélec.

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(David Queffélec – notre ingénieur visionnaire.)

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AMI : Au sein du Projet Krypto, vous minez différents types de cryptomonnaies pour le compte d’Albin Michel Imaginaire. Toutes les cryptomonnaies sont basées sur le principe de la blockchain, pouvez-vous nous expliquer brièvement comment ça marche ?

DQ : C’est assez simple, somme toute.

Une blockchain est par définition une chaîne de blocs. Elle est comparable à un grand registre virtuel, sous forme de réseau pair à pair, regroupant un ensemble de transactions effectuées entre les utilisateurs de ce réseau. Chaque mouvement inscrit dans la blockchain l’est à vie et est infalsifiable.

Voilà. La blockchain est un registre infalsifiable.

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(24h/24 – 7j/7 – 365j/an)

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AMI : Vous minez essentiellement la monnaie Etherum, plutôt que le Bitcoin ou d’autres monnaies, pourquoi ? Les gens ont-ils tort de se focaliser sur le Bitcoin ?

DQ : J’ai choisi, dans un premier temps, l’Ethereum parce que c’est d’une part la monnaie la plus rentable après le Bitcoin et sa difficulté de minage est inférieure à celle du Bitcoin. Donc pour une même configuration, on minera un petit peu plus d’ETH que de BTC sur un mois.
Bon, quand on a décidé d’étudier ce mode de revenu, avec toi il y a un an, l’ETH était en janvier à 1246$, soit 0,1 BTC ! Là il s’est pris une bonne claque, on est à 140$ environ [rire]. Mais c’est ce qui est intéressant dans cette expérience, c’est que le cours peut grimper à vitesse grand V d’une semaine sur l’autre et donc en vendant à ce moment-là, on peut commencer à engranger pas mal d’argent.

En plus, Ethereum est un protocole d’échanges décentralisés permettant la création par les utilisateurs de contrats intelligents grâce à un langage Turing-complet. Ces contrats intelligents sont basés sur un protocole informatique permettant de vérifier ou de mettre en application un contrat mutuel. Ça va pouvoir s’avérer très utile, dans le monde du livre, en fait.

Par rapport aux autres monnaies moins connues (Stellar, TRON, Ubiq etc. ) baser le minage sur l’ETH ça va permettre aussi d’avoir des configurations de machines simples, parce que les systèmes et tutoriels sont plus répandus sur le net. N’importe qui peut se monter une machine de minage, pourvu qu’on sache bidouiller un minimum.

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(Kryptocenter de la Rance – projet.)

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AMI : Quel est le dimensionnement du projet ?

DQ : On a débuté les tests pendant six mois avec une seule machine, sur laquelle on a mis six puissantes cartes graphiques de jeux. Un châssis acheté en Chine, six cartes graphiques achetées dans une boutique à Montgallet et c’était parti.
Là, on va passer à la vitesse de la lumière, en comparaison. On a eu un budget conséquent qui va nous permettre d’avoir 300 cartes graphiques réparties dans 10 serveurs. On monitore bien entendu tout ça à distance, et j’ai sur mon smartphone l’état des serveurs en temps réel, les températures de chaque composant, de chaque carte graphique, et le rendement à la minute.

AMI : La planète va mal, les consommations en électricité des datacenters n’ont de cesse d’augmenter et inquiètent à juste titre, ce projet est-il écologique ?

DQ: Pour ce qui est du Projet Krypto nous avons décidé de laisser l’écologie à ceux qui la défendent le mieux. Nous compensons notre impact carbone par un don mensuel au comité indonésien de défense des orang-outangs.

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(Orang is the new black)

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AMI : Actuellement notre Kryptocenter est installé en proche banlieue parisienne, mais il y a un dépaysement prévu en Bretagne début juin. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?

DQ : Pour le début du projet, on avait réussi à trouver des locaux assez sympas du côté de Montrouge, en collocation dans un énorme hangar qui sert également de hackerspace et de volière pour drone. Un des responsables de l’entreprise habite sur place, ce qui facilite bien les choses côté sécurité (sourire). Mais restait la problématique de l’électricité et de la chaleur dégagée. Alors on a décidé de déménager. Pourquoi Saint-Malo ? Pour plusieurs raisons absolument objectives [rire]. Déjà, la Bretagne, quoi. Je rappelle que Queffélec n’est pas un nom italien, CQDF. Et à Saint-Malo, il y a le salon Étonnants Voyageurs  (où sont remis les Grand Prix de l’Imaginaire) ! Mais surtout à Saint-Malo, on a eu l’opportunité d’intégrer un datacenter placé au cœur de l’usine marémotrice, sur la Rance, et du coup, on bénéficie de tarifs sur l’énergie défiant toute concurrence. Restait le problème de la chaleur dégagée. On est en train de voir pour signer avec la ville de Saint-Malo un partenariat qui permettrait de ne pas avoir de loyer à payer dans l’usine et en contrepartie, on contribue à chauffer l’eau de la piscine municipale, en récupérant la chaleur dégagée par nos serveurs.

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(Emplacement possible pour le futur Kryptocenter.)

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AMI : Peut-on avoir une idée des sommes en jeux ?

David Queffélec : Notre bénéfice virtuel est pour le moment très supérieur à notre objectif de retour sur investissement et notre marge brute est en progression constante, mais ne peut réellement se calculer qu’après réalisation d’une opération, or il n’y a pas eu de vente ces trois derniers mois. Pour le moment, nous laissons la valeur de notre crypto-portefeuille augmenter.

AMI : Merci, David.

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